Surinam/Le Parc Naturel de Brownsberg

Le Parc Naturel de Brownsberg

 Nous avons loué pour deux nuits un lodge dans ce parc en pleine nature, où nous espérons au cours de nos randonnées voir la faune locale et la flore .

Le Parc de Brownsberg surplombe le réservoir de Brokonpodo : immense lac de barrage achevé en 1965.

L'objectif de ce barrage est de fournir l'énergie nécessaire aux mines de Bauxite (minerai à la base de la fabrication de l'alumine) qu'exploite la compagnie Américaine Suralco depuis 1916.

En 1958 Suralco incite le gouvernement à construire le barrage, car cette industrie est grande consommatrice d'énergie, la production déclarée est de 5350 tonnes/jour d'alumine (servant à la fabrication de l'aluminium ).

                               Usine Suralco

                                                   Les habitations des Noirs-Marrons le long de la route                       Usine Sulralco

Lors de la mise en eau de ce barrage 1560 km2 de forêt et des villages entiers de Noirs-Marrons ont été engloutis, plus de 5000 personnes ont été déplacées. On leur a proposé de s'installer sur les bords de la route et pour certains dans le village de Brownsberg ; en compensation une usine d'huile de palme fût construite, afin de leur offrir un emploi, mais une épidémie décima la plantation peu après. 50 ans après nous pouvons apercevoir de notre logement la cime des arbres morts et des villages engloutis, hanter la surface du lac...

Toutefois ces arbres ne sont pas perdus pour tout le monde : une entreprise (Brokopondo Water Wood) emploie des bûcherons scaphandriers qui débitent les troncs à plusieurs dizaines de mètres sous l'eau avec des tronçonneuses hydrauliques. Ce bois est d'une dureté et d'une densité importante et donc vendu très cher aux USA. L'"ONF" du Suriname estime qu'il y aurait entre 30 et 50 ans d'activité sur ce lac.

                                                                                                                   Au fond le lac

Description du site : dixit le guide

  Le Parc National de Brownsberg est un long et étroit plateau. La roche affleure et la terre fertile est rares, ce qui explique toutes ses racines d'arbres hors sol dans les sentiers ( Elles sont les bienvenues pour nous marcheurs, car elles nous aident telles des marches dans notre progression). Les zones planes sont rares et les chemins de randonnée suivent vite le relief accidenté des flancs de la montagne ( çà promet !!).

  Cela fait 1h45 que nous sommes sur une route goudronnée et chose rare, en très bon état !!

 Maintenant nous allons entamer la piste longue de 13km qui va nous mener au sommet du mont Brownsberg à 500m d'altitude où se trouve notre camp. Il a plu les jours précédents et de très profondes ornières obligent Elian notre chauffeur du jour à slalomer pour ne pas rester coincer. Une fois ce morceau de grimpette (digne d'un cascadeur) passé, nous nous retrouvons au sommet. Ouf ! C'est fait, nous sommes fiers de nos deux chauffeurs. Le dessous des voitures est parfaitement décapé mais on n'a rien perdu.

                                    La piste bien rouge et bien boueuse

Arrêt à la cabane de l’accueil afin d'être conduit à notre hébergement. Agréable surprise, la terrasse surplombe la canopée, ce qui nous a donné la chance le premier soir de voir les Babuns (ce sont les singes hurleurs) se coucher, mais également de les entendre. Avec au loin la vue sur le lac, c'est superbe !! Le matin une brume recouvre le lac d'un voile mystérieux, pour se dissipée sous les premiers rayons de soleil. Visite du lodge : Très rudimentaire mais pour deux nuits c'est parfait, Lucien et Mireille prennent une chambre, nous l'autre chambre, Odile et Elian se sacrifient en prenant les lits superposés dans la salle commune.

 Nous organisons chacun nos petites affaires puis nous déjeunons de notre pique nique sur la grande table en terrasse. Petite sieste pour certains, occupations silencieuses pour d'autres.

  Il n'est pas trop tard et nous décidons de faire un petit parcours histoire d'aller voir le coucher de soleil comme il est dit dans le guide... Sauf que le point de vue se trouve à l'est donc c'est plutôt un lever de soleil qui se passe ici ! Nous redescendons pour aller dîner dans le resto du camp. Endroit sympathique, mais le dîner pas fameux, et il en sera de même le lendemain soir. C'est pas grave, on passe une bonne soirée ensembles. Il y a là un « Sjoelbak » (sorte de billard Hollandais) composé d'un grand compartiment de 2m qui aboutit par d'étroits passages à 4 couloirs dans lesquels on envoie des palets. Chaque couloir a une valeur de points, et on se prend vite au jeu car la compétition est rude ....... Retour à notre nid d'aigle pour une bonne nuit.

notre lodge

   Point Culminant ,le carbet                       Le resto                                       La compet!

  Nous avons eu la chance de rencontrer au carbet du point de vue, Valérie (ornithologue de la réserve naturelle du Connétable en Guyane) et Jean-François (qui travail à l'ONF de Guyanne). Couple sympa, qui pour notre plus grand plaisir et pour l'approfondissement de nos connaisances en matière de faune et de flore, nous accompagnerons demain pour notre randonnée.

  Il est tôt, et nous voilà tous prêts pour la ballade munis de nos jumelles (des vrais experts !) accompagnés de nos guide. On espère voir des singes, des toucans et d'autres espèces d'oiseaux. Effectivement, nos yeux ne sont pas habitués à discerné les animaux vivants dans ce milieu. Nos guides nous montrent un couple de toucan en haut d'un arbre, un écureuil à peine visible, mais surtout ils nous apprennent à reconnaître les chants d'oiseaux, le puissant couac de la petite grenouille et à lever la tête lorsqu'à nos pieds des graines émiettées signale la présence de singes et autres granivores perchés. Retour au bercail pour casser la croûte, çà creuse la marche, pique -nique sur la terrasse, repos. Dans l'après midi petite pluie. En attendant qu'elle passe, nous jouons au scrabble.

  Les sentiers pédestres                                                                                                                        Lianes d'épiphytes

 La pluie cesse et nous voilà repartis pour une petite marche jusqu'à une cascade. Bon dénivelé pour certains, de la rigolade pour d'autres. Puis dîner au resto, Valérie et Jean-François se joignent à nous. Demain matin de bonne heure ils quittent le camp pour rentrer en Guyane. Ils y sont depuis 15ans.

   La petite grenouille                                                                                    

 Nous aussi, direction le bungalow, Mireille sort les dés et nous apprend un jeu «  le 5000 » de revanche en revanche, il est tard lorsque nous nous allongeons sur nos bannettes. Demain c'est déjà la fin.

  Passage à la station du village de Brownsberg sur le retour

  Dans ce site d'observation sont recensé 364 espèces d'oiseaux ,dont des oiseaux forestiers comme les agamis trompette (que nous avons vus devant le resto) espèce habituellement farouche paraît-il. Pour ce qui est des mammifères, 116 espèces sont répertoriées dont 8 espèces de singes. Mais aussi des agoutis, biches, atèles, babuns, pécaris. Mais croyez-vous que nous en ayons vu un seul ? Même pas en rêve !!

 Conclusion : la faune tant espérée n'était pas au rendez-vous et nos guides étaient eux aussi un peu déçus. Mais nous avons passé 3 jours supers. On se serait cru en colonies de vacances !

Mante religieuse                               le fruit du Clusia                                                                               Lodge sur le camp