Guyane/ Un Dimanche à Cacao

Dimanche 25 juillet

Un Dimanche à Cacao : Ce petit village de Cacao est un village agricole peuplé de Hmongs venus d’un camp de Thaïlande en 1977.

Comment sont-ils arrivés là ? Pour avoir servit dans les rangs de l’armée Française à l’époque de la bataille de Dien Bien Phu en 1954, puis sous les ordres de l’armée Américaine durant la guerre du Vietnam en 1962 les Hmongs sont persécutés car considérés comme traîtres, en 1975 après la prise du pouvoir par le parti communiste au Laos, suivi du départ des Américains et des Français , ils fuient vers la Thaïlande (boats papels) beaucoup sont accueillis aux USA , d’autres en France. En 1977 une centaine de familles Hmongs arrivent en Guyane d’un camp de Thaïlande là le Conseil Général leur propose de s’installer au lieu-dit Cacao où ils pourrons se consacrer à l’agriculture. Ce village n’était alors q’un ancien village de bagne abandonné (bagne Sainte-Marie 1855 fermé en 1859 pour cause d’insalubrité).

A l’issue d’une décennie de travail acharné, de défrichage et de plantations les premières récoltes importantes sont apparues en 1990 ; Ce sont aujourd’hui les plus importants producteurs de fruits et légumes du département.

Ce matin de bonne heure nous voilà partis en compagnie de Mireille et Lucien (équipage Tethys), nous avons décidé de passer la journée de Dimanche à Cacao c’est le jour du marché et la possibilité de se restaurer sur place ; 120km sépare Kourou de Cacao situé à quelques mètres d’altitude (200m je crois). Dans un premier temps nous traversons un paysage de savane puis la route traverse la forêt où nous commençons à prendre de l’altitude à la sortie de cette forêt stop ! on admire le paysage qui s’étale devant nous il est de toute beauté, nous sommes au-dessus de la forêt et au loin on découvre sur des kilomètres les forêts submontagnardes aux qu’elles s’accrochent les nuages, car ces forêts peuvent atteindre 500m d’altitude à gauche, à droite, devant, derrière partout de la forêt et du vert c’est la Guyane ! Et c’est très beau surtout à l’intérieur des terres où tout est resté sauvage.

Maintenant c’est un décor vallonné qui nous mène vers le village de Cacao, et on commence à voir des parcelles agricoles de chaque côtés de la route, nous voici arrivés et la route fait place à une piste, dans le village les routes sont en terre et les maisons en bois ce qui lui donne l’air très ancien. Le marché est déjà en place, il est réputé pour être très bien achalandé et moins cher que les marchés de Cayenne, ce qui attire beaucoup de monde ; Mais prévoyants comme nous sommes on est là de bonne heure et pour l’instant c’est tranquille il n’y a que les locaux. Ce marché se passe sous un très grand hangar, en effet c’est coloré et vivant, nous achetons fruits et légumes, des connus, des pas connus du tout, mais les dames âgées qui nous les vendent ont la gentillesse de nous donner les recettes de cuisson c’est un peu du charabia, on ne comprend pas tout mais on verra bien ! Il y a aussi des artisans Hmongs qui proposent toutes sortes d’objets brodés c’est un vrai travail de patience et de minutie. Au bout de ce hangar ce trouvent les étals de préparations culinaires, ils nous font goûtés très gentiment, je fait le plein pour ce soir(petits pâtés crevettes,rouleaux de printemps etc…, pour le dessert beignets d’ananas, fleur de lotus faite avec de la farine de riz un vrai régal !) Pas de cuisine à faire en rentrant au bateau ! Tout ceci dans le brouhaha de leur langue natale on est vraiment transportés ailleurs.

Mais il est temps de nous attablés avant l’arrivée des touristes ; Les Hmongs ont installé sous des toiles de grandes tables avec des bancs où l’on peut se restaurer, je prend un grand bol de soupe aux crevettes un régal (plein de légumes,des crevettes,des pâtes au riz tout ceci dans un bouillon épicé à point) Bernard lui prend du porc au caramel et à l’ananas avec du riz idem pour Tethys. On n’a plus faim ! et nous voyons le monde qui commence à afflué il est temps de quitter l’endroit. On ferait bien une petite sieste mais point de hamac dans le coin !

De toute façon il est temps d’aller s’instruire sur les mygales et autres bébêtes à l’association du Planeur Bleu. Là un homme Philipe Soler (instituteur au village) passionné d’insectes nous présente une collection de spécimens vivants de mygales et autres « beautés » mais aussi des papillons, des insectes endémiques de la Guyane. On y apprend que la dangerosité du scorpion est inversement proportionnel à la taille de ses pinces et qu’il existe un scorpion qui lui est potentiellement mortel en Guyane, mais par contre il n’y a aucun risque mortel par une piqûre de mygale en Guyane ; Enfin bon !! D’après Bernard il nous ferait presque aimer ces bestioles !                                                            

les gentilles bestioles!                                                             pas le genre de bijoux que j'aime!

Passons aux papillons plus beaux et inoffensifs il y en a des centaines épinglées sur des planches ! les pauvres ils sont tous différents de part leurs dessins sur les ailes et leurs couleurs : les Caligos ou papillons chouette car ils ont comme deux yeux sur le verso de leurs ailes ce qui effraie leurs prédateurs, les Berelos magiques avec le recto de leurs ailes bleu ou orange et le verso blanc, et enfin les plus beaux les morphos (emblèmes de la Guyane) d’un bleu électrique. Plus pleins, pleins d’insectes comme la guêpe pepsis qui a besoin de la mygale pour se reproduire elle la pique et la paralyse, puis pond son oeuf sur la mygale paralysée la larve va se nourrir de la mygale jusqu’à la mort de celle-ci.                                                                                     

                                                                                                                                     leurre pour attraper les papillons

les papillons dans leur milieu

Une petite promenade dans le village les chemins sont bordés entre autres de raboutans (arbres de la famille des litchi) en se promenant on se rend bien compte du travail qui a été fourni pour en arrivé là, ils sont plus courageux que les othoctones . Il est déjà bien tard et nous devons rentrés , belle journée faite de la rencontre d’un peuple que l’on ne connaissait pas .

     les maisons du village                                                                                                                                                le potier